Les différents usages de l’eau

Répartition des prélèvements en eau pour les différents usages

L’eau potable représente la plus grande part des prélèvements de la ressource en eau, devant les usages agricoles. Des prélèvements plus minoritaires sont effectués dans la nappe par les industries via leurs forages ou via le réseau d’adduction d’eau et par les activités de loisirs (golfs, Parc des oiseaux, piscines publiques et privées).

Focus sur l’eau potable

La plus grosse part de l’eau prélevée annuellement sur la nappe des Cailloutis dessert les usages domestiques, mais sert aussi à certains acteurs économiques, comme les entreprises et les agriculteurs pour abreuver leurs animaux.

Depuis une quinzaine d’années, les prélèvements sur les réseaux d’eau potable se sont stabilisés. Aujourd’hui, les syndicats d’eau sont confrontés aux difficultés d’exploitation et au manque de recharge de la nappe face aux changements climatiques, et plus particulièrement le Syndicat des eaux Bresse Dombes Saône qui alimente en grande partie les habitants du territoire à partir de la nappe des cailloutis.

Si en 2020, ce sont 7,8 Mm3 de la nappe des cailloutis qui arrivent dans les robinets d’habitants (dont des habitant de Grand Bourg Agglomération), en 2050 la croissance démographique attendue impliquera un prélèvement de 9,75 Mm3.

Le saviez-vous

Seulement 29 % de la population du territoire d’étude dépend de l’eau de la nappe des cailloutis, pour le reste de la population, l’eau est importée des ressources des alluvions du Rhône, de l’Ain et de la Saône !

Focus sur l’agriculture

Le centre de la Dombes est principalement un territoire de polyculture élevage. Ses bordures sont davantage tournées vers l’agriculture céréalière.
Chaque année, un tiers de la surface agricole est occupée par du maïs (alimentation des troupeaux ou filières plus longues), ¼ par les prairies et ¼ par du blé, de l’orge, etc...

Un agriculteur sur 10 environ a accès à l’eau d’irrigation (représentant 7% de la SAU environ), via des prélèvements directs ou via les réseaux gérés par l’ASIA association syndicale de l’irrigation de l’Ain.
Un travail collaboratif a permis de recenser 128 points de prélèvements d’irrigation dans la nappe des cailloutis.

Le niveau des prélèvements varie selon la pluviométrie annuelle et les restrictions préfectorales : entre 3,6 et 5,3 Mm3 sont prélevés par an pour l’irrigation selon les cas. Ces prélèvements sont majoritairement effectués dans le sud du territoire, plus denses en surfaces de maraichage et de maïs.

Les agriculteurs sont particulièrement préoccupés par les conséquences du réchauffement climatique. L’irrigation est positionnée sur les sols les plus sableux, et permet de sécuriser les rendements (du maïs) et le développement d’une diversité de cultures (pomme de terre, salades, choux, etc.).

Si la demande d’accès à de l’eau supplémentaire est une réalité sur le territoire, les agriculteurs sont toutefois prudents vis-à-vis des coûts d’investissements nécessaires en forte hausse et aux impacts des arrêtés sécheresses qui se multiplient.

En 2020, ce sont 5,3 Mm3 de la nappe des cailloutis qui ont servi à irriguer les cultures. D’ici 2050, l’augmentation prévues des températures provoquera l’augmentation des besoins en eau des plantes. A assolement équivalent, et pour la même surface irriguée, les besoins en eau d’irrigation à 2050 se situeraient autour de 7 Mm3, soit 40% de plus qu’actuellement.

En 2020, ce sont 5,3 Mm3 de la nappe des cailloutis qui ont servi à irriguer les cultures. D’ici 2050, l’augmentation prévues des températures provoquera l’augmentation des besoins en eau des plantes. Ceci impliquera de trouver 7,15 Mm3 pour aboutir sur des rendements équivalents en 2050 (si l’on garde les mêmes cultures qu’en 2020) !

Pisciculture et gestion de l'eau

Tout comme la nappe, les étangs se remplissent uniquement par les précipitations (interception directe des pluies dans l’étang et par des eaux de ruissellement). Aujourd’hui, les prélèvements en eau souterraine pour l’élevage piscicole restent anecdotiques (quelques bassins d’alevinage).D'une surface cumulée de 120 km², et d’une profondeur entre 80 à 100 cm, les étangs représentent près de 100 Mm3 d’eau.

Il faut une année correspondant à 1000 mm de précipitations pour avoir de bonnes conditions de remplissage pour les étangs. La situation est plus délicate pour une pluviométrie annuelle située autour de 800 mm de précipitations. Pour des précipitations annuelles de l’ordre de 600 mm (2017, 2022), c'est tout le système traditionnel qui est mis en difficulté.

Evolution de la recharge de la nappe et bilan hydrologique

La connaissance du fonctionnement de la nappe reste perfectible et s’affinera rapidement grâce au réseau de piézomètres supplémentaires déployé par le Département.

Au regard des connaissances disponibles, l’étude a proposé des calculs basés, entre autres, sur les analyses climatiques passées. Ces calculs ont montré que la période 2015-2022 marque un déficit pluviométrique de près de 2 ans de pluie.

La nappe des Cailloutis se rechargerait en moyenne de 55 Mm3/an (sur 10 ans). Cette moyenne masque une hétérogénéité avec une recharge d’environ 74 Mm3/an entre 2012 et 2016 et de 36Mm3/an entre 2017 et 2021.

Les prélèvements annuels estimés environ à 16 Mm3/an sur les eaux souterraines sont inférieurs à la recharge mais deviennent inquiétants en considérant la fourchette basse de la recharge. La sécheresse de 2022 par exemple place le niveau de recharge de la nappe à 15 Mm3 environ (15 Mm3/an).
Si en 2020, les prélèvements sur la nappe des cailloutis sont estimés à 16 Mm3/an ; en 2050, au regard des projections socioéconomiques et des conséquences du réchauffement climatiques, les prélèvements pourraient être de l’ordre de 19,3 Mm3/an.